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Eco-pâturage dans les vignes

« Nous avons voulu essayer »

Depuis deux ans, Clarisse Dhommé, vigneronne à Chalonnes-sur-Loire avec son mari et son frère, fait paître le couvre-sol des vignes par le troupeau de Morgane Lescouet. « Nous exploitons 25 ha de chenin, de grolleau et cabernet franc en bio et le travail manuel est la base de notre modèle de production, souligne-t-elle. Nous avions entendu parler de cette nouvelle méthode d’entretien pratiquée du côté de Vallet (Loire-Atlantique) et nous avons voulu essayer. »

« Nous faisons attention au gabarit des ovins car trop gros ils pourraient endommager les palissages, poursuit-elle. Mais aussi à la saison du pâturage, car la sève endormie aujourd’hui peut se réveiller très rapidement et pousser les ovins à boulotter les vignes. »

Le travail de nettoyage accompli est saisissant : « Cela nous évite au moins deux passages de tracteur dans les rangs et cela facilite le travail d’un sol devenu moins compact et plus fertile », constate Clarisse Dhommé. Quant au temps gagné, « il est inestimable », reconnaît-elle. « Tout le monde y trouve donc son intérêt. »

À Champtocé-sur-Loire, Morgane Lescouet ou le choix de l’écopâturage

Après avoir été formée sur les bancs de sciences po Rennes, la jeune femme s’est installée dans une ferme de Champtocé-sur-Loire (Maine-et-Loire). Ses brebis et ses chèvres paissent notamment parmi des vignes, à Chalonnes-sur-Loire.

« L’écopastoralisme a le vent en poupe. C’est le nouveau mot qui désigne les fonctions des bergers d’autrefois », explique Morgane Lescouet, qui est installée depuis deux ans à la ferme des Rondinières, à Champtocé-sur-Loire (Maine-et-Loire).

À la tête d’un cheptel d’une centaine d’ovins, elle propose un service de nettoyage et de débroussaillage de parcelles aux agriculteurs, aux viticulteurs ou aux industriels. « C’est un service aujourd’hui essentiel pour assurer la propreté des lieux, mais aussi leur sécurité face aux risques de départ de feux, surtout dans les zones les plus escarpées », souligne la jeune femme.

Choisir la race en fonction du terrain

Certaines races de brebis et de chèvres s’adaptent parfaitement à une alimentation épineuse quand d’autres préfèrent brouter l’herbe des prés. « À moi de choisir les races en fonction de la nature des terrains et de l’alimentation qu’ils proposent », indique Morgane Lescouet.

« Comme tout bétail, je dois clore l’endroit choisi avec des filets électrifiés, commente la bergère, en enfonçant ses piquets. Ici, sur ce coteau hyper accidenté, personne ne passe tant la friche est épaisse. Seules mes chèvres vont faire ce boulot. Par contre, pas question que les chèvres se faufilent en dehors de l’enclos pour goûter la parcelle du voisin ».

Extrait du Ouest-France Publié le